Mauvaise nouvelle (pour Clémentine)

Delora voulait fuir, fuir à toutes jambes, jusqu'à ce que ses forces l'abandonnent et qu'elle deusse se nourrir et donc chasser. Elle voulait effacer toute cette douleur, toute cette faiblesse. Elle voulait s'épuiser, reprendre son souffle et s'épuiser encore. Elle avait l'enver de tuer, de massacrer, de dévorer. Elle souhaitait plus que tout au monde le retrouver, le serrer encore une fois dans ses bras, le sentir encore vivant, comme si rien ne s'était passé. Elle voulait percevoir son odeur, jouer encore avec lui ou entendre leurs fous rires. Mais ien ne lui revenait, les souvenirs ne remontaient pas, elle ne se souvenait plus de Hugh, juste ce vampire, élégant, digne et loyal, amoureux de la directrice de cette Ecole. Il était également celui qui lui avait sauvé la vie, qui l'avait transformé afin qu'elle est une seconde chance, une chance inouë, il lui avait offert l'immortalité. Même si avant, sa mémoire lui faisait mal, Delora la préférait néanmoins à cette foutue amnésie. Pourquoi donc n'arrivait-elle plus à ce rappeler de leurs bon moments ? Même si ça fait mal, même si elle devra hurler ou pleurer, elle voulait plus que tout se souvenir de son père, d'Hugh. Mais rien ne venait remplacer le trou noir qui lui faisait office de mémoire.
Elle donna un coup dans un arbre, celui-ci craqua puis émit un bruit sourd mais ne se rendit pas. Delora marcha, marcha longuement, traversant de long en large la forêt, il n'y avait rien d'intéressant ici. Elle grimpa dans la cabane en haut d'un arbre, s'assit sur le rebord et, se balançant d'avant en arrière, chanta une berceuse dans elle se rappelait, un souvenir qu'elle n'oubliait pas, c'est Hugh qui lui avait apprise pendant les vacances, juste avant qu'il ne...
- Papa ! Reviens ! cria-t-elle.
Mais il était trop tard, il l'avait laissé seule, sans plus personne pour l'aider. Elle dépendait tellement de lui. Il ne reviendrait pas, jamais, plus jamais. Une larme unique coula lentement sur la jouie de Delora telle une perle des plus brillante. La goutte salée se tranforma en glace sur la peau froide de la vampire.

Delora, qui commençait peu à peu à secalmer, se concentrait sur la silhouette de la directrice qui montait dans la cabane. Arrivée en haut, elle tomba alors sur la vampire et essuya sa larme solitaire sur la pâle joue. Puis d'une voix tremblante, elle lui demanda :

Raconte moi. Que s'est-il passé ?

Delora ne répondit pas. Qu'avait-elle à répondre ? Elle garda longtemps le silence, laissant le seul bruit de la nature environnante, les yeux dans le vide. Tout d'un coup, elle soupira.

J'ai souvent entendu des humains dirent que pleurer soulageait, mais je crois que ça ne fonctionne pas avec moi. De plus, je suis une vampire, autrement dit un monstre, alors les larmes, c'est pas pour moi. Hugh a voulu aider des vampire en difficulté, c'est tout. Mais ce qu'il n'avait pas compris, c'est que c'était une embuscade. Il s'est fait avoir, nous nous sommes fait avoir. Après, je les ai suivis, les vampires faisaient parti d'un clan, mais pas de n'importe lequel. Nous avons été trahis. Je dois le tuer ! Il doit mourir pour cette trahison ! Il n'avait pas le droit de nous faire ça !

Le ton de la vampire devenait de plus en plus menaçant. Une colère insurmonable la submergeait.

Clémentine, papa, il s'est perdu. Et je n'ai rien pu faire. Mais je veux le venger.

Delora fixa intensément la directrice, à qui elle n'avait pas jeté un coup d'oeil depuis tout ce temps.